L'Eglise des Jésuites est un élément clé de la ville médiévale de Molsheim. Elle se situe sur la route des vins d'Alsace, à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg.
Le symbole de la Contre-Réforme
Principal investigateur de la Contre-Réforme en Alsace, l'évêque Jean de Manderscheid accueille les Jésuites à Molsheim en 1580 et leur attribue la chapelle et les locaux de l'hôpital construits en 1316 par Jean de Dürbheim, le 1er évêque administrateur de la ville.
Sans tarder, ils ouvrent leur collège aux élèves venus de Molsheim et des environs, et en particulier de Strasbourg.
Dès 1608, l'ensemble des bâtiments s'avérant trop exigus, le nouvel évêque, l'Archiduc Léopold de Habsbourg, frère de l'empereur Ferdinand II, s'emploie à construire un grand collège plus spacieux et plus commode. Le 15 novembre 1614, il décide d'édifier une nouvelle église qu'il exige imposante afin de démontrer la puissance du catholicisme face au protestantisme omniprésent de Strasbourg. La maîtrise d’œuvre fut confiée à Christophe Wambser et la direction des travaux fut assurée par Jean Isfording, un jésuite recteur du collège de Molsheim. La première pierre fut posée en février 1615 et l'édifice achevé deux ans et neuf mois plus tard.
En 1765, à la dissolution de l'ordre des jésuites, le collège de Molsheim passe entre les mains du clergé séculier jusqu'en 1791. Cette année-là, l'église des Jésuites devient l'église paroissiale sous le vocable de saint Georges, l'ancienne église menaçant ruine.
Aux yeux de certains observateurs, l'église passe pour le type même de la construction hybride réussie par les Jésuites dans le style gothique tardif.
Considérée comme l'une des plus vastes églises d'Alsace après la Cathédrale de Strasbourg, elle étonne par sa clarté et ses dimensions : 61.50 mètres de long et 21.50 m de large et 20m de hauteur sous la nef. La lumière, symbole de la Parole divine pour les Jésuites, pénètre à flots dans l'édifice par les trois rangées de fenêtres en ogives garnies de cives.
Aujourd'hui, la sobriété de la nef, épurée en 1970 lors d'une restauration, contraste avec les décors des stucs et peintures des deux chapelles des transepts.
A voir à l'intérieur
Chapelle sud ou chapelle de la Vierge
Elle occupe l'emplacement de l'ancienne chapelle de l'hôpital sainte Marie fondée en 1316.
Détails : peintures et fresques (1648) présentant la vie du Christ, stucs (1630), clé de voûte d'origine (1316), gisant de Jean de Dürbheim.
Chapelle nord ou chapelle Saint-Ignace
Initialement la chapelle de la Croix. Terminée en 1622 pour la canonisation d’Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus (1540).
Détails : tableaux représentant la vie du saint, les fonts baptismaux (1624) provenant de l'ancienne église paroissiale Saint-Georges, une dalle commémorative de 1394 de l'élection de Guillaume de Diest, évêque de Strasbourg et de part et d'autre, deux pierres tombales d'enfants de nobles (1402 et 1411), statues des quatre évangélistes.
Choeur
A trois pans, il est séparé du vaisseau central par un véritable arc de triomphe supporté par quatre lions. L'autel (19.50mx11m) a été remplacé vers 1865 par un maître-autel néogothique.
Détails : Grandes verrières dont le vitrail du milieu (Petit Gérard-1865) représente sainte Odile patronne de l'Alsace, saint Léger évêque d'Autun, saint Léon IX pape alsacien de 1049 à 1054, sainte Richarde fondatrice de l'abbaye d'Andlau.
Orgue
Construit en 1781 par Jean André Silbermann. Il est le seul en Alsace à posséder un clavier d'écho complet de quatre octaves.
Autels latéraux
Autel Saint-Jean-Baptiste avec une représentation du baptême du Christ, autel de la croix avec l'antépendium rappelant le périple de la Croix de Niedermunster.
Mobilier
Ne subsistent que deux bancs de style Renaissance installés au fond de l'église, portes d'accès aux tribunes et à la tour finement sculptées (1618), portail d'entrée et portail de la sacristie de style Renaissance allemande, chaire (1631) symbole des Ecritures et de la Parole.
Tombes
De nombreux jésuites sont enterrés dans l'église, quelques pierres tombales sont visibles dans la nef.
Entrée Nord
La Croix des Chartreux transférée à Molsheim en 1598 lors de l'installation des Chartreux. Erigée au cimetière communal après la Révolution, elle est dressée en 1970 à son emplacement actuel afin de la soustraire aux intempéries.
A l'extérieur
Le Mont des Oliviers provenant de la Chartreuse (XVIe siècle).
Visite pour groupe sur réservation auprès de l'Office de Tourisme